Espèces nicheuses disparues

La disparition d’une espèce résulte toujours d’un faisceau de facteurs complexes. Les actions et l’activité humaine en font toujours partie, durant ces derniers siècles et particulièrement depuis 150 ans. Ces dernières décennies voient une accélération catastrophique du phénomène qui se transforme en extinction massive du vivant. Nous devrons en payer le prix.

À titre d’exemple, les espèces suivantes qui se reproduisaient dans le Bugey ont disparu depuis seulement une vingtaine d’années.

Leur déclin n’a pas été pris au sérieux.

  • La Pie grièche grise ne dispose plus le bocage humide qui lui est nécessaire ;  les gros insectes qui lui servent de proies (Coléoptères) se raréfient. Problème d’habitat et de proies.
  • Le Busard Saint Martin ne trouve plus les vastes landes qu’il affectionne : elles sont devenues soit des prairies de fauche soit des plantations forestières. Problème d’habitat.
  • Le Courlis cendré : son nid au sol est systématiquement détruit par une population de sangliers maintenue en surnombre. Les prairies humides à fauche tardive sont devenues rarissimes. De plus l’espèce a été trop chassée et l’est toujours sur ses lieux d’hivernage du sud de l’Europe et d’Afrique. Problème d’habitat, de chasse excessive, de prédation.
  • Le Bruant ortolan, petit passereau insectivore des zones sèches, ne trouve plus suffisamment de buissons et de proies en bordure des digues, des vignes en piémont. Cette espèce migratrice transsaharienne est encore trop chassée dans le sud de notre continent. L’ensemble de la population ouest européenne est en fort déclin. Problème d’alimentation, d’habitat et de chasse.
  • En dessous d’un certain seuil d’effectifs une population ne peut plus se renouveler et disparaît. C’est le cas du Grand tétras, disparu du Bas Bugey durant le siècle dernier : la chasse et une gestion sylvicole inadaptée à l’espèce en sont les causes.